180-220 Ponton
180 : 1953, au salon de Paris est présentée cette première monocoque Mercedes de tourisme. Par la suite (1955 à 1970), les structures des véhicules européens vont s’inspirer de ces principes.
Cette voiture du segment médian du moyen de gamme est plutôt simple, spacieuse et dispose de biens de qualités en dépit de son moteur de conception ancienne : le 1 767 cm3 à arbre à cames latéral, ses performances datent quelque peu. S’il est très souple (la 4e peut être conservée jusqu’à 40 km/h) avec une mise à température en quelques minutes, ses 52 ch offrent une vitesse de croisière à un petit 100/105 km/h en dépassant difficilement les 125.
Elle se situe cependant bien au-dessus de la moyenne pour ses équipements : très confortable, dotée d’un chauffage séparé gauche-droite avec dégivrage intégré, d’un essuie-glace avec lave-glace de série (1956) dont la surface balayée surprenait pour l’époque. Ce modèle, rare en France, perdurera dans les pays privilégiant la robustesse et la longévité à la technicité.
180a : juin 1957 / juillet 59, 65 ch à 4500 tours et 135 km/h. La 180a n’est pas du tout une amélioration de la 180 (moteur 1 767 cm3) mais hérite bien du tout nouveau moteur de la 190 (1 897 cm3)
180b : juillet 1955 / août 61 68 ch et 135 km/h
180c : juin 1961 / octobre 62 68cv ch et 135 km/h.
180D : oct 1953 / juillet 59 : 1 770 cm3 à arbre à cames en tête de 40 (septembre 1955) puis 43 ch (180D). Sa fiabilité est légendaire (150 000 à 200 000 km sans intervention sur l’équipage mobile).
180Db : juillet 1959 à août 1961, puissance inchangée : 43 ch à 3500 tours. La 180Db atteignait les 114 km/h pour une consommation moyenne de 10L mais avec des accélérations très modestes : il lui faut 21 secondes pour atteindre 80 km/h et 43s pour les 100. Son couple lui autorise les relances à 40 km/h en 3e.
180Dc : juin 61 / octobre 62, puissance portée à 48 ch à 3 800 tr/min
190 : mars 1956, la 190 n’est pas seulement une version améliorée : son tout nouveau moteur provient du mythique 300 amputé de 2 cylindres et dégonflé à 75 ch à 4 600 tr/min. Elle se distingue de la 180 par une forme de calandre nouvelle.
190b : juin 1959 : cette dernière évolution offrait 80 ch à 200 tr/min plus haut, correspondant à un 145 km/h. Peu de choses permettait de différencier la 180/52ch de la 190/80ch sauf un essai routier.
190D : août 1958 / juillet 1959 : ce diesel disposait de 50 ch à 4 000 tr/min, ce qui est amplement suffisant pour soutenir un 120 km/h.
190Db : juin 1959 / septembre 60, puissance inchangée.
220a : mars 1954, Mercedes a sorti avec celle-ci une de ses plus belles réussites commerciale. Elle possède deux roues de secours, l’intérieur en cuir naturel rouge ou beige, la radio FM. La sobriété de la 180 fait place à un luxe cossu. Cette 220a a été consacrée meilleure berline 2L au monde. En 1955, la suspension avant a été entièrement revue. Le haut du tableau de bord est en bois précieux « à grains fins » intégrant un ensemble rectangulaire de compteur-voyant-manomètres très complet.
220S : avril 1956, les doubles carburateurs Solex du 220S succèdent au 220a avec 100 ch à 4 800 tr/min. L’aptitude à grimper jusqu’à 6 000 tr/min lui permet d’atteindre 160 km/h dans des conditions de nervosités et de reprises dignes des autos de sport de l’époque.
219 : mai 1956, elle aussi eut la charge de succéder à la 220a. En combinant la plateforme et l’arrière des 180 avec l’avant et le moteur des 220 bridé à 85ch (90 ch en 1957), elle devint le 6 cylindres le meilleur marché de la gamme Mercedes. Apparaissant comme une sous 220 ….. de finition plus discrète que la 220a (enjoliveurs moins voyant, phares additionnels supprimés, glaces arrières ne descendant pas complètement), elle fut un peu boudée et mal-aimée. De nos jours, elle est particulièrement recherchée.
220SE : octobre 1958 / août 1959, Cette 220S enrichie du E de l’injection indirecte (c’est-à-dire dans les tubulures d’admission)…, mais bien se garder de confondre la 220SE (du type W128) avec la 220S (du type W180), représente l’ultime évolution de la gamme ponton.
L’équipement intérieur est particulièrement soigné : chrome, cuir, bois. Le nouveau moteur M127 à culasse en alliage léger, arbre à cames en tête avec basculeurs, injection mécanique Bosch (gestion du débit d’essence en fonction des température ambiante et pression atmosphérique) apporte alors 115ch. Cette grande innovation qu’est l’injection d’essence est le fruit de la collaboration Mercedes – Bosch. Ce moteur délivrera par la suite 122ch dans les 220SE des W111.
Il y a eu autant de berlines construites que de coupé + cabriolet, c’est le coupé qui est le plus rare.